28 août 2012

Du fan groupisme dans la France d’aujourd’hui



Ces derniers temps, j’ai été confrontée à de nombreuses analyses sur le phénomène des « groupies ». L’opinion publique, n’ayant manifestement pas grand-chose d’autre à faire que d’émettre des jugements musicaux péremptoires et considérés comme indiscutables, s’étonne de voir que de jeunes gens peuvent réunir suffisamment d’enthousiasme pour se rendre à des concerts et s’y comporter de manière totalement irraisonnée. Comment, en effet, expliquer que l’on y hurle, saute et danse ? Pourquoi ne s’y comporte-t-on pas de manière convenable, c'est-à-dire comme devant une vidéo youtube de Rihanna, inerte et le regard morne ?

Le mystère reste entier. Pour tenter de trouver une réponse, on convoque psychologues spécialistes de l’adolescence et autre musicologue incrédules quant au fait que la jeunesse mondiale ne se nourrit pas exclusivement de musique sélectionnée par les grands trusts audiovisuels américains. Tant d’enthousiasme n’est pas normal : ces enfants sont trop heureux, il faut absolument leur gâcher la vie.

Ce qui ne suscite pas la même inquiétude, en revanche, c’est le fan-groupisme observable depuis quelques années en France. Le fait que les militants politiques adulent leurs candidats comme s’il s’agissait de quelque déité, que l’on pleure et que l’on fasse des crises d’hystéries aux réunions de l’UMP, n’inquiète personne. Après tout, il est normal que le monde politique français soit désormais un univers manichéen, ou il n’y a que des bons et des méchants, et surtout pas de réflexion personnelle.

Ainsi, lorsqu’un débat entre gauchistes et droitistes s’engage, le gauchiste se plaît-il à accuser tout le monde de fascisme, tandis que le droitiste entonne aussitôt l’Internationale, coupant aussitôt le débat.

Serions-nous tous en train de devenir des américains lambda ? 

Est-il désormais répréhensible d’afficher des choix tranchés, pas forcément en accord avec les opinions du plus grand nombre ? Ce plus grand nombre, bouffi de culture télévisuelle, incapable de se dire que ce que racontent les médias pourraient bien un être un monceau de conneries, dépourvu de la moindre imagination, serait-il en train d’essayer de nous imposer ses vues ?

C’est vrai que c’est moins important que de contrôler ce que les gens écoutent dans leur Ipod. Le fait qu’on critique ce qui rapproche des gens partout dans le monde, autour d’un phénomène uniquement basé sur le divertissement, et qu’on ignore un phénomène qui divise et peu s’avérer, à terme, dangereux pour la République, n’est pas du tout alarmant.

L’imagination et l’ouverture d’esprit nous ont menés sur la Lune. Essayons maintenant de ne pas nous enterrer sous notre propre bêtise.

Moi, je dis ça, je dis rien.  


(J'aimais bien cette image)

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